Le choix du jeudi de Véronique

 

Célèbre et inconnue à la fois...

C'est cette petite/jeune fille, immortalisée à jamais par Edgar Degas en plusieurs statues de cire, que Camille Laurens, dans son roman "La petite danseuse de 14 ans", va essayer d'en saisir la personnalité et va tenter de la dépeindre aux yeux des lecteurs. Mais pas que...

Effectivement, si aujourd'hui les danseurs sont reconnus dans leur travail, il n'en est pas de même en 1880, année où cette sculpture a pris place à l'exposition des impressionnistes.

Dans ces années précédent la loi Ferry sur l'éducation obligatoire des enfants, bon nombre d'entre eux étaient jetés sur les pavés pour aider leur famille à faire bouillir la marmite. 

Marie Van Goethem est de ceux-ci. Fillette trop tôt grandie que sa mère inscrit à l'opéra pour quelques sous. Pas de passion, ni de désir de devenir étoile, mais une volonté farouche de survivre coûte que coûte. Avec un peu de chance, les "petits rats" trouvaient protection auprès de riches bourgeois, s'assurant une vie un peu moins sordide pendant un moment avant de tomber dans l'oubli de la vieillesse.

Sans vraiment le vouloir, Marie Van Goethem est repéré par Degas, qui en fera un de ses innombrables modèles.

Au delà de la description du monde de la danse, et de la vie peu enviable des petites danseuses de cette époque, Camille Laurens s'attache également à dépeindre la société de la IIIème République, hypocrite sur les conditions de vie des plus pauvres."Visage chafouin", "bestialité", sont autant de critiques virulentes de cette statue plus vraie que nature. Le tulle et le corsage laissant deviner la nudité provoquent un scandale dans les rangs bien pensants.

Elle évoque aussi l’œuvre  de Degas, peintre impressionniste mais travaillant au contraire de ses confrères en intérieur et sous les lumières artificielles. Ses compositions laissent transparaître toute la duplicité du monde de 1880 : les lumières et les paillettes pour les danseuses sur le devant de la scène, mais déjà, derrière un rideau ou assis au plus près des corps à l'effort, des hommes d'un âge mûr en quête d'aventures inavouables.

Récriée autrefois, "la petite danseuse" est aujourd'hui connue dans le monde entier. Grâce au travail de rénovation d'Albert Bartholomé, ami du peintre, les statues de cire ont été sauvées et exposées.

Enfin, en 2003, un ballet a été crée à partir de l’œuvre par le chorégraphe Patrice Bart et rentré au répertoire de l'Opéra de Paris





Vous pouvez retrouver ce roman sur Numilog, la bibliothèque numérique proposée par la Médiathèque Départementale du Cher 

Vous pouvez également réserver le DVD du ballet et venir le retirer à la médiathèque.

 

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