Stage de chant choral et percussion/ Portrait de musicienne

 

Du lundi 26 au vendredi 30 juillet, la médiathèque organise en partenariat avec l'accueil de loisirs et les associations Festivillage et APAJA le 4'ème stage de chant choral et percussions

Depuis la première édition, Margaux Poguet, chanteuse lyrique, accompagne les stagiaires dans la découverte de la musique. 

A la médiathèque, nous souhaitions en savoir un peu plus sur son parcours et sa motivation pour animer cette nouvelle édition enrichie par la présence d'Adrienne Dubois, pianiste et percussionniste. 

Retrouvez là ci-dessous  dans son intégralité :

Margaux Poguet

 

 §  Qui êtes-vous et que pratiquez-vous  comme instrument ?

Je m’appelle Margaux. J’ai 26 ans et je suis chanteuse lyrique ;

En tant que tel, je peux chanter de l’Opéra mais pas que puisque nous apprenons à chanter de la musique classique sans que ce soit forcément de l’opéra même s’il occupe une grande place du répertoire.

 

-          Votre parcours

 

§  Comment et quand avez-vous commencé la musique ?

J’ai  commencé la musique quand j’avais 6 ans et l’instrument que j’ai choisi était le basson parce que j’avais envie de jouer le rôle du grand-père dans Pierre et le Loup de Prokoviev.

J’ai joué du basson pendant très longtemps, environ 12 ans.

 

§  Pourquoi et quand avez-vous décidé d’apprendre plus spécifiquement le chant lyrique ?

A 16 ans, après avoir commencé le théâtre depuis à peu près un an,çà m’a tout de suite beaucoup plu et j’ai été fascinée par la manière de se tenir sur scène quand on est un comédien. Je me suis rendue compte qu’on pouvait être sur scène, jouer de la musique et être un comédien, être un chanteur d’Opéra, je me suis dit que c’est ce que j’avais envie de faire.

 

§  Connaissiez-vous quelques ouvres de l’Opéra avant de vouloir devenir d’en faire votre métier ?

Je connaissais un peu d’œuvre du répertoire car depuis que j’étais au conservatoire

10 ans de formation musicale, à l’intérieur de laquelle nous faisions du chant choral. J’ai même fait un peu de comédie musicale. Nous avions beaucoup d’informations sur le répertoire. De même, ma mère écoutait beaucoup d’Opéra.

Je m’y suis dirigé assez naturellement ; il y a des airs que je connaissais.

 

§  Quelle formation musicale avez-vous ?

Après 3 ans au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris, j’ai intégré en 2018  le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris où j’étudie toujours.

 

§  Quand avez-vous décidé de faire de votre passion un métier ?

Je ne suis pas dirigé tout de suite professionnellement vers le chant lyrique. Même si le coup de foudre a été immédiat, j’étais aussi passionnée par les Lettres. J’ai donc commencé par faire des études de Lettres Classiques. Malgré mon goût pour celles-ci, la passion du chant ne m’a pas quittée. C’est ainsi que parallèlement à mon master de philosophie, je suis entrée au Département supérieur pour jeunes chanteurs du chœur de Paris au sein du Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris.

C’est une formation très pointue, de très haut niveau pour des jeunes qui veulent se spécialiser dans le chant  soliste ou de musique d’ensemble.

 

§  Que vous apporte la pratique d’un instrument/ le chant dans  votre vie quotidienne ?

Toute ma vie est organisée autour du chant et de sa pratique. C’est une source de plaisir et de bonheur.

La pratique est valorisante.

Mais cela implique aussi une grande rigueur de travail. Notre hygiène de vie n’est pas très éloignée de celle des danseurs et des sportifs de haut niveau.

En effet, nous avons des « routines » : chaque matin, nous faisons notre voix, nous chantons tous les jours. Ce qui est fascinant est que celui-ci se développe en même temps que nous.

La pratique vocale va au-delà de la voix.

 

-          Votre instrument

 

§  Est-ce facile  de chanter ?

Chanter est immédiat : nous pouvons tous le faire, c’est universel. Ensuite, c’est une question de pratique.

La « facilité » est ce que doivent ressentir les spectateurs qui n’ont pas à connaitre ni voir le travail et l’effort fourni derrière l’interprétation.

 

 

-          Le répertoire / les œuvres

 

§  Quels styles de musiques pouvez-vous jouer?

Avec une voix, nous pouvons tout chanter : opera, jazz, chanson. La palette de choix est immense. Ceci dit, çà ne veut pas dire qu’on sait tout chanter : il faut apprendre à chanter les différents styles. Le jazz est notamment assez spécifique.

Pour ma part, je chante surtout du répertoire classique et notamment de l’opéra ; Il y a cependant une grande différence entre l’opéra baroque et contemporain.

Dans le répertoire classique, nous chantons beaucoup de mélodies qui sont la mise en chanson d’un poème. C’est la version classique et lyrique d’une chanson.

Le poème est toujours la première source.

Dans la vidéo, il s’agit d’un poème de Jean Lahor (1840-1909) mis en musique par Henri Duparc. Il arrive que les poètes et les compositeurs travaillent de concert parce qu’ils ont envie de créer quelque chose, mas la plupart du temps, c’est le texte qui est à l’origine de la composition.

Le compositeur se sert des ressources musicales du texte pour les mettre en valeur dans sa composition. Ensuite, ce sont aux interprètes que nous sommes de s’emparer de cette partition.

Je travaille également des Oratorios soit en  solos ou en ensemble ; La musique de Bach s’y prête par exemple très bien.

 

§  Quelles sont les œuvres que vous aimez particulièrement ?

Parmi toutes les œuvres, je suis attirée par la musique allemande car j’aime la langue et sa musicalité. J’aime son répertoire chanté et particulièrement  le lied allemand.

J’aime également beaucoup les opéras de Mozart duquel je rêve de chanter on Giovanni ou encore les Noces de Figaro

Plus récemment j’ai découvert le répertoire russe, dans lequel j’aimerai avoir l’occasion de chanter dans quelques années « Eugène Onéguine » de Tchaïkovski.

 

§  Alors que la notation musicale est universelle pour toutes les nationalités de compositeurs, les  opéras sont écrits dans différentes langues. Comment faites-vous pour vous emparer de la langue et du récit de l’opéra que vous chantez ?

Les chanteurs sont capables de chanter dans des langues qu’ils ne parlent pas.

Dans notre formation, nous sommes amenés à apprendre à chanter dans des  langues qu’on ne connait pas. Nous avons des cours de diction et de prononciation où nous apprenons à repérer les accents toniques, à déchiffrer les sons et les phonèmes.

Par exemple, j’ai appris à chanter en russe mais je ne parle pas russe. Je suis capable de le lire et le chanter mais pas de le parler.

Le texte devient une partition musicale.

Nous sommes un peu comme des comédiens.

Par contre, connaitre et savoir parler une langue est  un atout pour s’imprégner du sens et des émotions.

Nous pouvons être aidés dans ce cheminement par des traducteurs qui nous permettent de comprendre le texte.

 

-          La pratique musicale amateure

 

Aux jeunes, j’aimerai plus spécifiquement faire découvrir la musique chorale qui est extrêmement riche : elle reflète le monde de la musique ;

Ainsi, comme dans un orchestre, le chœur est un ensemble où tout le monde occupe une place et est à égalité. Chacun participe de sa petite pierre à bâtir un édifice et s’il manque une personne, le reste est impacté.

Personne n’a un rôle plus important que l’autre.

Sinon, j’aimerai leur faire découvrir des œuvres aussi variées que possible  et plus spécifiquement le répertoire français pour montrer la différence entre la langue parlée et la langue chantée. Bien que ce soit la même langue, la prononciation, la diction, les effets ne seront pas identiques.

 

-          Le stage

 

§  Margaux, ce sera la 4ème année que vous animerez le stage de chant choral en lien avec  Festivillage : qu’attendez-vous de cette nouvelle édition  enrichie ? Que voudriez-vous faire découvrir aux participants ?

J’ai adoré participé aux 3 éditions précédentes, qui ont été chacune une très belle expérience et ont été l’occasion de belles rencontres avec les jeunes.

Au fur et à mesure de la semaine, j’ai vu les enfants prendre confiance en eux et osé prendre l’initiative de chanter seul ou d’expérimenter. A la fin du stage, même les enfants les moins familiers du monde de la musique en ont retiré un bénéfice, ne serait-ce que les liens créés au sein du groupe.

 

Cette édition enrichie nous permettra à Adrienne et à moi, d’avoir plus de temps, d’aller plus loin dans les expériences, dans la pratique chorale collégiale.

Le temps supplémentaire nous permettra également d’explorer et de découvrir des types de musiques différentes : Adrienne complétera la découverte du chant par la découverte de la pratique instrumentale avec les percussions et le piano.

 

De plus, le concert prévu mercredi soir apportera une dernière touche puisque d’habitude, je n’ai pas le temps et la place  pendant le stage de me présenter en tant qu’artiste. Le concert sera l’occasion de faire cette présentation.

D’habitude, nous demandons aux enfants de se présenter ; de voir ce qu’ils en pensent quand on fait écouter un morceau. Des discussions très intéressantes. Ce que çà évoque chez l’enfant.

 

§  Que diriez-vous à un enfant qui a envie d’apprendre la musique ?

Je lui dirai « Fonce » tout en ayant à l’esprit que la pratique musicale demande assiduité et rigueur dans l’apprentissage pour arriver à un résultat satisfaisant.

C’est la pratique quotidienne qui permet de progresser.

 

§  Aux parents : en quoi la pratique vocale ou instrumentale peut aider au développement de votre enfant ?

L’apprentissage de la musique quel que soit l’instrument pratiqué peut s’apparenter à  une deuxième école, dans laquelle sont enseignées les valeurs de partage, d’humilité  et de rigueur.

 Il n’y a pas de notion de gagnant/ perdant. Le seul but est de partager quelque chose, de faire sonner une partition ensemble, de le donner à entendre à des gens.

De même, le bénéfice retiré n’est jamais pour soi-même mais partagé avec les gens, pendant et après le concert.

Pour ma part, c’est dans ma pratique quotidienne que j’ai fait les plus belles rencontres.

 


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