Lecture d'été # 5- Dans le faisceau des vivants de Valérie Zenatti





En 2018, disparaissait l'auteur israélien Aharon Appelfeld. Sa traductrice Valérie Zénatti, elle même écrivaine, revient dans ce roman-témoignage-biographie, sur leur liens quasi filiaux qui les unissait et sur la force et la genèse des récits de l'auteur israélien d'origine Ukrainienne.

Elle rend compte de sa rencontre avec son œuvre en tant que lectrice dans un premier temps et du travail de traduction de ses œuvres dans un second temps.
Les deux expatriés en terre d'Israël, devant apprendre une nouvelle langue et s'adapter à une nouvelle vie s'entendent au delà des mots.
Ces mots dont le vieil écrivain se méfiait après que les nazis les aient distordus.

Dans un souffle, Valérie Zenatti évoque l'immense chagrin que lui a procuré la perte de cet être cher, dont le deuil n'a pu être possible qu'en partant sur les traces irréelles de ses racines dans le village de Czernowitz en Ukraine.

Un voyage qu'elle savait vain car toutes les traces d'Aharon Appelfeld et de sa famille ont disparu depuis bien longtemps mais qui lui a permis de revenir parmi les vivants et d'y réinscrire son vieil ami.


Extrait :
"[...]C'est sans doute là, sans jamais prétendre donner de réponse, en retissant les liens brisés, en permettant de nouveau  l'amour, l'affrontement et même les incompréhensions, qu'il a sauvé de l'effacement ce qui avait été condamné à l'effacement, replaçant la tragédie dans la chaine des générations, inlassablement il a tissé les âmes de ceux qui avaient disparu dans le faisceau des vivants" (p.54)

J'ai beaucoup aimé ce roman qui n'en est pas vraiment un mais qui revient sur l'essence même de l'écriture et des liens tissés.

Vous pourrez retrouver dans les rayons de la médiathèque les romans de Valérie Zenatti et d'Aharon Appelfeld.

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