La couleur des sentiments/ Katherine Stokett



Même si dix ans ont passé depuis l'affaire Rosa Parks, le Mississipi reste profondément un état ségrégationniste : les souvenirs de la guerre de Sécession sont encore vifs dans une majorité d'esprits et la société blanche se replie derrière des traditions héritées de l'esclavage ; s'il n'a plus le même nom, la servitude dans laquelle est confinée la population noire est semblable à celle des plus beaux jours des plantations. Mais les années 60 sont aussi des années de profond bouleversement dans la société américaine.

C'est dans ce contexte que Kathryn Stockett place les événements de son roman.
D'un côté, il y a les bonnes, noires, qui élèvent seules les enfants, font le ménage, la cuisine et qui sont invisibles aux yeux de leurs patronnes blanches et de l'autre, ces dernières qui se complaisent dans leurs habitudes et leurs réunions hebdomadaires de clubs bien pensants.
Diplôme en poche, la jeune Skeeter revient s'installer provisoirement sur la plantation familiale et renoue avec ses anciennes amies de lycée qui sont toutes devenues des femmes mariées. Mais, contrairement à elles, elle rêve de s'émanciper et de devenir écrivain.
C'est en obtenant la rédaction de la rubrique ménagère du journal local qu'elle fait par hasard la connaissance d'Abileen et de Minny, deux bonnes de famille aux caractères complétement opposés. De fil en aiguille, leur sujet de conversation glissera vers les conditions de vie et et de travail de ces "femmes de l'ombre". Malheureusement, ce qui semble simple sur le papier s'avère d'une complexité redoutable dans la réalité car elles doivent faire face aux réactions méfiantes des unes et hostiles des autres.
Bravant les interdits, elles réussiront leur tour de force : un livre de témoignage sera édité contre vents et marées.
Dans l'histoire, c'est la jeune Skeeter qui en ressortira le plus changée.

A la lecture de ce roman, le lecteur passe par toute une palette d'émotions : rire, larme, colère,sympathie. L'auteure a su montrer avec une ironie mordante les mesquineries d'une certaine frange de la bourgeoisie blanche qui se veut bien pensante.
On ressent l'espoir de ces milliers de noirs américains mais aussi toutes les désillusions de cette époque.

A déguster sans modération !

L'avis d'Odile est par ici

Bande Annonce de l'adaptation cinématographique




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