Yakoubwé / Thierry DEDIEU

Dernier opus de la trilogie consacrée aux terres africaines, Yakoubwé clôt magistralement l'histoire de cette étrange amitié entre un homme et un lion.





YakoubaSi nous remontons un peu dans le temps, le premier album présentait Yakouba. Au moment du rite de passage à l'âge adulte, où les jeunes garçons doivent tuer un lion pour devenir un homme, Yakouba se démarque du lot en laissant la vie sauve à un lion blessé. Cette "faiblesse"lui vaudra d'être raillé et mis à l'écart du village. Il deviendra gardien de buffles. Toutefois, un profond respect commence à naître entre Yakouba et le lion puisque ce dernier n'attaque plus le village.


KibwéC'est dans le deuxième tome que nous retrouvons Kibwé le lion comme chef de meute. Dans cet épisode, la savane et ses habitants sont confrontés à une sécheresse et à une famine. Le lion, qui n'a plus d'autre alternative que d'attaquer le village pour se nourrir va se résigner et se dirige vers l'enclos aux buffles gardé par Yakouba devenu homme. La joute qui s'ensuit est comme un ballet réglé pour deux bretteurs conscients de la valeur de l'autre. Pas de vainqueur, pas de vaincu dans ce combat mais une compréhension mutuelle se développe entre l'homme et l'animal.





YakoubwéEnfin, dans le dernier tome, le drame ultime est à la source de la fusion totale des deux entités.
Les hommes du village n'ont jamais apprécié la complicité et l'amitié entre Yakouba et Kibwé et lorsque le village se retrouve confronté à une attaque de fauves, Kibwé est désigné comme le coupable idéal. Chants et cris accompagnent sa mise à mort tandis que Yakoubé, blessé dans son âme, se coupe des deux mondes. Mi animal, mi humain, il ne fera plus confiance à quiconque et vivra désormais aux marges des deux sociétés jusqu'au jour de leur réconciliation.

Le même traitement graphique est appliqué à cette trilogie. C'est ainsi que les illustrations toutes de noir et de blanc reflète  l'atmosphère quasi sauvage qui se dégage de l'album. La force des images est renforcé par un texte concis et percutant.
C'est un trait que j'apprécie beaucoup chez Dedieu : chaque projet est l'occasion d'appliquer différentes techniques de narration ou d'illustration.


Si vous avez aimé cette trilogie, peut-être seriez-vous curieux de voir d'autres albums de Th. Dedieu :
- Le maître des estampes
- Dragons de poussière
parmi ses derniers nés

- Article 309 du code pénal du jardin
- Jeanne
parmi ses plus anciens.

Si vous aimez les histoires d'amitié entre l'homme et l'animal, je ne saurais que trop vous recommander la lecture des ouvrages de Michael Morpurgo
- Toro, Toro
- Le lion blanc
- Cheval de guerre

De relire L’œil du loup de Daniel Pennac

Commentaires