Des résistances méconnues

La période de la seconde guerre mondiale est de celles qui même  67 ans après l'arrêt des hostilités fait encore  couler beaucoup d'encre. D'une part parce qu'avec l'éclatement du bloc de l'est, certaines archives sont retrouvées et étudiées, et d'autre part, parce que l'état de l'opinion publique a changé sur les belligérants en présence.
C'est pourquoi, nous savons désormais que dans les rangs de la société allemande, des résistants se sont dressés contre la barbarie nazie, souvent au prix de leur vie.

Seul dans Berlin, de Hans Fallada retrace une partie de la vie de ces allemands pris dans la tourmente du IIIème Reich.
Tout commence simplement au pied d'un immeuble de la rue Jablonski à Berlin. Les habitants de l'immeuble attendent patiemment selon leurs caractères le déroulement de la guerre : Au premier étage de l'immeuble, les Persicke a pignon sur rue en bons et loyaux sujets de l'ordre hitlérien. Au second, les Quangel ne s'occupent pas des voisins. Et au troisième, la vieille dame Rosenthal se terre pour échapper aux exactions faites aux juifs.
Le roman débute sur l'annonce de la capitulation de la France face à l'Allemagne en 1940. Tandis qu'au premier, on se réjouit de cette nouvelle, les Quangel apprennent la mort de leur fils unique sur le Front. C'est cet événement tragique lié aux combines pathétiques de deux autres locataires essayant de voler le maigre pécule de la vieille dame du troisième qui va tout faire basculer.
N'ayant plus rien à perdre, les Quangel se lancent dans une résistance vaine et désespérée qui va les emmener en enfer, poursuivis et broyés par la police secrète d'Hitler. Page après page, le lecteur suit les pas de cet ouvrier qui sème des cartes postales aux quatre coins de la ville pour dénoncer la guerre. Croyant naïvement qu'elles trouveront une audience, elles échoueront toutes dans un bureau de la Gestapo. Bientôt viendra aussi le temps de l'arrestation, de l'emprisonnement et du procès, véritable mascarade et parodie de justice.

C'est une galerie de portraits de gens simples aux gestes tantôt héroïques, tantôt désespérés, ou lâches dans le cas de certains personnages. Mais ce qui fait la force du récit de Fallala est justement d'avoir inscrit ce roman à Berlin, symbole du pouvoir  et de la chute du IIIème Reich.
Paru deux ans après la fin de la guerre, Hans Fallala livrait un témoignage inattendu sur le quotidien des civils allemands pris dans la tourmente. Primo Levi disait de cet ouvrage qu'il était «l'un des plus beaux livres sur la résistance allemande antinazie».





Sur le même registre, "Mon amie Sophie Scholl" de Marie Paule du Bouchet évoque la vie tragique de cette étudiante, très tôt passée dans la résistance mais rattrapée elle aussi par la police du Reich. Avec elle, tout son groupe "la rose blanche" sera décimé par la barbarie nazie. Dans ce journal passionnant et émouvant, l'auteure mêle la fiction et la grande Histoire.




D'autres romans sont aussi disponibles sur cette période sombre de l'Histoire :
- Irène Némirovsky/ Suite française
- Jonathan Littell / Les bienveillantes
- Daniel Mendelshon / Les disparus

Commentaires

  1. Et il y a aussi "La voleuse de livres" par Markus Zusak qui décrit si bien le quotidien du peuple allemand pas forcément acquis à la cause nazie
    Monique

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