Lectures d'été # 2020-2 : Sous le firmament bleu d'Isabelle Guyon


Pour ce second billet estival, je vous propose un voyage dans un futur possible sous la plume d'Isabelle Guyon.

"Sous le firmament bleu",  ce sont 11 nouvelles d'anticipation autour des thèmes du voyage, du libre arbitre, de l'écologie..
Alternant récit d'apprentissage, conte revisité, ou rêve éveillé, ces nouvelles interrogent le lecteur sur leur rapport au temps, à la technologie, au progrès et à la consommation.

Dans "la boule à neige", la narratrice peut remonter le temps grâce à cet artefact, mais n'est que le spectateur de ce passé composé des meilleurs souvenirs. L'auteure met en garde le lecteur sur la tentation d'y rester et de ne pas faire face au présent.

Dans "El paradisio", un enfant écoute avec intérêt et curiosité le récit d'EMI de son oncle qui décrit le paradis comme une terre sans technologie et respectueuse de la nature et de l'homme. Cependant, il accueille ce témoignage avec circonspection car pour lui, ce n'est que le reflet de ses aspirations profondes.

Dans " Le mur", l'auteure dénonce sans concession mais également sans nuances de la société de consommation et du libéralisme qui ont gangréné l'humanité.

Dans "cogito ergo sum", le personnage, après une expérience traumatique, décide de se couper de toute technologie et retrouve ainsi du temps à consacrer à autrui.
C'est une nouvelle qui nous invite à passer plus de temps dans le réel et à privilégier les interactions humaines.
En cette période de confinement, où celles-ci ont été mises à mal, il n'est pas superflu de rappeler que ce qui fait le sel de la vie sont les rencontres, les échanges, les partages avec ses semblables.

Dans " les Ophiolites", une petite fille s'émerveille devant les tissus chatoyants d'un magasin de tissu et de ses étranges propriétaires venus, selon leurs dires d'une planète lointaine. Mais seuls les enfants peuvent les voir sous leur apparence extra terrestre, tandis que les adultes en sont incapables.
Ainsi, l'imagination n'est que le propre de l'enfance et il est précieux de le garder


Si  le ton de certaines nouvelles peut sembler parfois moralisateur, l'auteure pointe néanmoins que le choix final appartient à l'individu et au libre arbitre qui l'anime.
Cependant, dans la majorité des récits, le retour en arrière est impossible ; l'Homme qui cède aux sirènes, ou qui grandit ne pourra pas retrouver cet état de grâce initial.

De facture classique, ces nouvelles laisseront sur leur faim les habitués des récits de science fiction mais réjouiront les néophytes tant dans le fond que dans la forme.
L'écriture travaillée, ciselée  et poétique d'Isabelle Guyon enchantera enfin les amoureux des belles lettres.

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