La passe-miroir (T.2)- Les disparus du Clairdelune/ Christelle Dabos

Depuis le 1er tome de cette aventure, je ne cessais de harceler nos libraires jeunesse  préférées pour avoir enfin la suite des aventures d'Ophélie et Thorn dans la Citacielle.
Car, Christelle Dabos  avait su, en 600 pages, me proposer un univers singulier mêlant fantasy et steampunk, sortant un peu des sentiers battus.

Fin octobre, surprise ! le 2nd tome vient de paraître. Un petit tour chez Gens de la lune. Et hop ! dans mon cabas.

Et  quelques jours de lecture plus tard, j'avais avalé le 2nd tome, pourtant aussi conséquent que le 1er.

Quoi de neuf à la Citacielle ? Le lecteur avait laissé Ophélie  en proie aux intrigues des courtisans, mais avec une petite éclaircie du côté de son fiancé. Sa sûreté et sa tranquillité ne tenaient qu'à un fil, celui de la protection de Bérénilde, la tante de Thorn. Cependant, le répit est de courte durée car l'esprit de famille s'empresse de la nommer grande conteuse. Son fiancé n'est pas non plus d'une grande aide car depuis les derniers événements, il est aussi fuyant qu'une anguille. 
Ceci ne serait rien si  la Citacielle ne devait pas faire face à la disparition de ses notables les plus influents  et que les indices de culpabilité convergent tous vers Thorn. 
Au centre de ce maelstrom, Ophélie se débat contre vents et marées pour trouver le véritable coupable de ces disparitions et surtout rester en vie jusqu'à son mariage malgré les lettres de menaces qu'elle reçoit et ses parents qui débarquent inopinément pour rencontrer son fiancé. 
Au cours de ses recherches, elle découvre que ses alliés ne sont pas forcément ceux qu'elle croit. Car au cœur de la Citacielle, les mirages trônent en lieu et place des réalités. De même, elle doit composer avec l'histoire ancestrale des arches qui charrie les rancœurs de toutes les familles jusqu'à décider des alliances ou des trahisons actuelles. Les doyennes, censées être des gardiennes bienfaitrices s'avèrent être de vraies harpies en quête de pouvoir.
Mais Ophélie se révèle être une personne beaucoup plus forte et beaucoup plus indépendante que ce qu'imagine son entourage. Malgré la peur qui lui noue le ventre, elle n'hésite pas à défier l'esprit de famille et à travers lui tous les courtisans. Elle arrive à toucher du doigt les véritables implications politiques des disparitions et surtout du livre, pièce maîtresse qui a décidé de son mariage. On décèle aussi que Thorn n'est pas aussi imbuvable qu'il n'y paraît et que la distance qu'il met entre Ophélie et lui est plus pour la protéger que pour toute autre chose. Et quand ces deux là se rencontrent, on n'est pas loin d'un feu d'artifice !

Christelle Dabos nous livre encore un tome très dense en rebondissements et retournements de situations. De même, l'univers de la Citacielle s'étoffe au fur et à mesure des pages : A l'immensité du palais s'ajoute les abords de la côté et de sa station balnéaire, havre de paix éphémère dans le tourbillon de la cour. Enfin, les personnages gagnent en profondeur de caractère. 
Je regrette cependant quelques longueurs dans le développement de certaines actions : parfois la trame perd de sa pertinence quand trop d’événements s'entrecroisent simultanément. De même, je trouve que les intermèdes alourdissent le roman par leur traitement trop énigmatique (en plus, je ne suis pas sûre d'apprécier le chemin qu'ils prennent).

Nul doute que le 3ème tome (que j'attends encore plus impatiemment :) ) saura lever le voile sur la destinée des habitants de la Citacielle et sur toutes les questions jusque là sans réponse.


Rendez-vous donc est pris avec le 3ème tome

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