La littérature au second degré

 
Normalement, je ne suis pas une grande adepte des parodies littéraires. Mais dans le cas présent, je me suis laissée prendre au jeu.






Résumons : dans le Hertfordshire cher à Jane Austen, nous retrouvons avec plaisir la famille Bennett. Personne ne manque à l'appel : Jane est toujours aussi douce, Elizabeth a toujours autant d'esprit et les cadettes sont toujours aussi sottes. Bingley et Darcy sont également présents.
Mais  dans cette version, l’Angleterre est envahie par des hordes de morts vivants. Alors, une bonne partie des habitants possède en plus de ses attributs traditionnels les "arts meurtriers". Car on ne sait jamais ce que l'on peut trouver au bord des chemins. D'ailleurs, Jane et Elizabeth sont des combattantes émérites.



Et c'est ainsi que tout le roman est construit : Seth Grahame-Smith reprend la majeure partie du roman de Jane Austen en disséminant ici ou là des références zombiesques.

On peut alors se poser la question de la légitimité  d'un tel roman : parodie intelligente ou récit grotesque d'un auteur en manque d'inspiration ?

Et c'est là où on entrevoit la limite de ce genre d'exercice. Car s'il y a des interactions entre l'original et la copie très intelligemment amenées, d'autres passages pêchent par la lourdeur du style et des rajouts.
De même, en choisissant délibérément de modifier les caractères des deux principaux personnages, l'auteur nuit à l'ensemble du récit. En effet, le déroulement de l'intrigue ne tient que par la propension des caractères à changer. Hors, de bout en bout, la réécriture insiste sur la personnalité guerrière d'Elizabeth.

Cela dit, cela reste une bonne lecture pour un moment de détente sans prétention.


Pour ceux qui le souhaitent, il y a eu l'adaptation en BD chez Casterman



Dans la même veine avait été écrit il y a quelques années une parodie de Harry Potter



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