Les oreilles de Buster/ Maria Ernestam

Suite de mes lectures de la rentrée littéraire.


"J'avais sept ans quand j'ai décidé de tué ma mère. Et dix-sept ans quand j'ai finalement mis mon projet à exécution". Dès cette première phrase, j'ai su qu'il me serait impossible de lâcher le livre avant la fin.
400 pages après, je l'ai refermé avec une sensation de plénitude : roman tout à fait génial assez difficile à résumer car la narration n'est pas linéaire mais qui est d'une grande richesse au niveau des personnages et des rebondissements.


Eva à 56 ans. Quand sa petite fille lui offre un journal intime pour son anniversaire, c'est l'occasion pour elle de se souvenir : une fois le couvercle de la boite de Pandore ouverte, rien ne pourra plus arrêter le flot des pensées d'Eva : elle raconte sans fards sa vie et surtout son enfance, marquée à jamais par l'attitude de sa mère.
Toute l'histoire commence à l'âge de 7 ans lorsqu'humiliée encore une fois par sa mère fantasque et tyrannique, Eva décide que pour vivre, elle devra la tuer. Cette résolution prise, elle va essayer de se défaire de cette relation qui l'étouffe et l'annihile.
Au fil de l'écriture, Eva va livrer ses pires secrets mais n'attend ni compréhension, ni compassion. C'est avec beaucoup de détachement qu'elle se met à nu et explique la raison de ses gestes parfois impulsifs et cruels.

Cependant, l'atmosphère n'est pas du tout pesante car l'auteur a su distiller assez de légèreté dans ses mots pour éviter de tomber dans le tragique et le malsain.
A la croisée de "Petits meurtres entres amis" et "vieilles dentelles et arsenic", le roman est un mélange subtil d'humour noir, de tendresse, de loufoquerie.

Précipitez-vous sans attendre sur ce petit bijou romanesque.

Ici, une autre critique sur le roman.

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